L’orientation au lycée ou CFA : comment ça marche

L’orientation au lycée ou CFA : comment ça marche

Ceci est le second article de la série consacrée au décryptage du système scolaire d’orientation en France. Après la classe de 3ème, voyons comment s’organise l’orientation au lycée ou au CFA.
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A l’issue du collège, selon son orientation en 3ème, votre enfant a intégré soit la filière générale et technologique, soit la filière professionnelle. Il a peut-être arrêté aussi, auquel cas cet article vous sera sans doute inutile.

Si votre enfant a opté pour la voie professionnelle

Soit il prépare un bac pro (ex: bac pro vente), auquel cas, il va suivre 3 ans d’études jusqu’au bac sauf si ça ne lui plaît pas et qu’il souhaite se réorienter .

Soit il a opté pour un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) ou CAPA (certificat d’aptitude professionnelle agricole), auquel cas il va suivre 2 ans d’études avant de passer l’examen. Une fois le CAP ou CAPA en poche, il devra ensuite décider s’il poursuit ses études (autre CAP, Brevet professionnel, Bac professionnel, Brevet des métiers d’arts, Brevet technique, Brevet des Métiers Techniques, Mention Complémentaire…) ou s’il s’insère dans la vie professionnelle. Pour connaître les diplômes de la filière professionnelle et leurs spécificités, cliquez ici.

Le BP (Brevet Professionnel) est souvent confondu avec le BEP (Brevet d’Etudes Professionnelles). Or le BEP est un diplôme intermédiaire de niveau V pour le candidat au Bac Professionnel. Il intervient en fin de première professionnelle et n’est pas obligatoire pour tous les candidats (facultatif pour les apprentis, pour les titulaires d’un niveau V (CAP …) et pour les jeunes venant de seconde ou première générale et technologique).

Dans tous les cas, l’obtention du diplôme intermédiaire n’est pas exigée pour poursuivre la formation menant au bac pro.

A mon sens, passer cet examen peut constituer un bon entraînement en vue du passage du Bac Pro l’année suivante.  Et si votre enfant devait échouer au bac, il serait tout de même titulaire d’un diplôme. Pour en savoir plus sur les niveaux de diplômes, cliquez ici

Le BP quand à lui est un diplôme de niveau IV permettant d’acquérir une haute qualification dans la spécialité choisie et ne peut se préparer qu’en alternance (en CFA donc et non en lycée professionnel). Le but de ce diplôme est l’insertion directe dans la vie active.

Le titulaire d’un BP peut espérer avoir des responsabilités et peut créer son entreprise, sachant que dans certains secteurs, ce diplôme est requis pour pouvoir entreprendre.

C’est pour cette raison qu’il n’offre, contrairement au Bac Pro, que peu d’opportunités de poursuite d’études. En revanche, il est possible après le BP de se spécialiser au travers d’une mention complémentaire.Ex: je suis titulaire d’un BP Peinture Revêtements et je prépare une Mention Complémentaire Peinture Décoration en 1 an.

Si votre enfant a opté pour la voie générale et technologique

Comme vous le savez certainement, la classe de seconde est déterminante puisqu’il va falloir que votre enfant choisisse la série dans laquelle il va passer ses deux prochaines années (1ère et terminale), excepté s’il a choisi de faire une seconde spécifique (Sciences et technologies de l’Hôtellerie Restauration et Techniques de la Musique et de la Danse). Il existe 3 séries générales (L, ES et S) et 8 séries technologiques. Vous trouverez ici le détail des séries existantes.

Normalement votre enfant a du choisir, lorsqu’il a été admis en seconde GT dans son lycée, des enseignements d’exploration. Bien que ces enseignements ne soient pas déterminants pour le choix de sa future série, ils lui auront peut-être permis de découvrir de nouveaux centres d’intérêts, voire de confirmer ou d’infirmer un choix de série qu’il avait.

Dans le choix de la série, plusieurs éléments vont bien-sûr devoir être pris en compte:

  1. ses motivations et centres d’intérêt
  2. ses résultats scolaires
  3. ses aptitudes à suivre tel ou tel cursus
  4. l’étude des filières et débouchés professionnels de chaque série

Au sujet des performances scolaires et des aptitudes à suivre tel ou tel cursus

Pour les enseignants, ce sont ces derniers points qui vont être pris en compte au premier chef. Les COP (conseillers d’orientation psychologues), lorsqu’ils sont présents, vont peut-être davantage questionner les désirs du jeune, au-delà de l’élève. Et bien évidemment, ces 2 éléments peuvent entrer en conflit.

Par exemple, un jeune qui désire faire médecine doit plutôt s’orienter en série S. Sauf que s’il a 8 de moyenne générale en maths et 11 en sciences, il est très probable qu’il se voit refuser l’entrée en 1ère S. Le réalisme du projet est alors questionné.

Dans ce cas de figure, il faut questionner le désir d’être médecin:

  • Est-ce un désir récent? Car si c’est un désir ancien, pourquoi n’a t-il pas réussi à avoir de meilleurs résultats dans les matières scientifiques?
  • Pourquoi veut-il devenir médecin (ses motivations)? Est-ce SON projet, le fruit d’une vraie réflexion ou est-ce le désir de ses parents par ex.?
  • Si son désir est très puissant, qu’est-il prêt et que peut-il mettre en oeuvre pour remédier à la situation? (demande de redoublement assortie de coaching scolaire ou cours particuliers, déscolarisation et prises de cours par correspondance (ex: CNED)… pour passer le bac en candidat libre, autant de stratégies pour contourner la décision d’orientation finale)
  • Ou est-il prêt à faire le deuil de ce désir et à explorer d’autres pistes?

C’est pour éviter de se trouver dans ce genre de situation délicate qu’il est préférable de commencer à s’interroger sur son orientation bien en amont, au collège. Parce quese questionner sur sa future orientation, c’est aussi questionner sa scolarité par ricochet. » C’est une façon de s’approprier ou de se réapproprier son existence, en tant qu’élève et en tant que personne. La scolarité peut alors devenir un moyen de grandir et de réaliser ses désirs.Un projet peut effectivement constituer un moteur pour travailler et progresser dans certaines matières.

L’autre facteur essentiel est l’estime de soi. En effet, des études ont montré qu’il y a une corrélation forte entre estime de soi et réussite scolaire. Comme le soulignait déjà Delphine Martinot* en 2001, « A compétence égale, pour améliorer ses performances, ce que l’on croit être capable de faire est aussi important que ce que l’on peut faire ».

En outre, le pronostic du corps enseignant sur la capacité à suivre un cursus n’est pas totalement objectif, ne serait-ce qu’à cause de la relativité de l’évaluation notée.

Par conséquent, j’encourage donc les parents que vous êtes à anticiper au maximum et à tenir compte du poids énorme qu’a votre vision ainsi que celle de votre enfant de ses capacités et de l’avenir, tout en relativisant le point de vue du système scolaire. Il y a toujours une meilleure solution que de baisser les bras et de subir les choses!

Au sujet des débouchés professionnels de chaque série

S’il faut en tenir compte, ayez conscience tout de même que les métiers évoluent, que certains vont disparaître, que d’autres vont apparaître et que c’est pour cela que votre enfant doit savoir qu’il fera plusieurs métiers dans sa vie » et qu’il devra sans cesse s’adapter à un monde en perpétuelle mutation. Lui apprendre à s’adapter en toutes circonstances est donc une compétence essentielle à lui donner.

Vous allez me dire, alors comment construire un projet d’orientation dans ces conditions?  Peu importe que l’on ne puisse pas contrôler l’avenir, il doit faire des choix d’orientation à un instant T parce que le système le lui demande, alors autant apprendre comment les faire.

La construction d’un projet d’orientation va lui permettre de développer des compétences qui lui serviront toute sa vie, et notamment quand il devra s’adapter à un monde qui change et se repositionner. Je vous promets de vous faire un topo sur ces compétences dans un prochain article!

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